La décision d’EY de se retirer d’Afrique francophone d’ici 2026 est une onde de choc. En effet, elle va libérer un marché du conseil en Afrique francophone estimé à 500 M$-1 Md$ par an. Avec PwC déjà parti et les Big Four en reconfiguration, c’est un appel d’air pour les cabinets internationaux et locaux. Dans cet article, nous explorons cinq opportunités concrètes pour le conseil en Afrique francophone, des grands groupes aux PME, et comment saisir ce nouveau terrain de croissance.
1. Renforcement des acteurs internationaux
KPMG et Deloitte manquent de parts de marché en zone francophone sub-saharienne. Ces firmes peuvent étendre leurs implantations dans les 11 pays où EY était présent (Sénégal, Guinée, Cameroun…). En proposant des services d’audit, fiscalité et conseil transactionnel, elles captent immédiatement des contrats existants d’EY et rassurent les grands donneurs d’ordre.
2. Ascension des cabinets africains
Les entreprises locales peinent à trouver des prestataires de conseil à prix abordable.
Opportunité : Des structures comme MANSA (Audit) et NEXORA (Fiscalité) en profitent pour élargir leur portefeuille. Leur connaissance des réglementations locales et des spécificités culturelles rend le conseil en Afrique francophone plus accessible et agile pour les PME et startups.
3. Spécialisation sectorielle
Les secteurs en forte croissance (fintech, renouvelable, digital) manquent de conseils adaptés. Les cabinets peuvent lancer des offres dédiées : structuration de fintechs, missions d’optimisation fiscale pour les énergies renouvelables, transformation digitale des clients. En s’appuyant sur le dynamisme de la fintech (M‐Pesa, Paystack), ils comblent un besoin criant de conseil en Afrique francophone ultra-spécialisé.
4. Accompagnement des PME et FDI
Les PME et les investisseurs étrangers ont des besoins de conseil M&A et de structuration fiscale, souvent délaissés. Le retrait d’EY crée un espace pour des packages « PME & FDI » alliant audit simplifié, conseil juridique et levées de fonds. Les acteurs locaux, moins chers, peuvent proposer des formules packagées, numérisées, pour démocratiser le conseil en Afrique francophone.
5. Alliances public-privé et formations
Le tissu réglementaire évolue (réformes fiscales, data protection) et les entreprises manquent de compétences. Les cabinets de conseil pourront monter des partenariats avec les gouvernements et les organismes de formation. Ceci pour dispenser des bootcamps réglementaires, RGPD ou IFRS. Ils deviennent ainsi les référents du conseil en Afrique francophone, renforçant la confiance des institutions et des entreprises.
Le départ d’EY représente un véritable tremplin pour le conseil en Afrique francophone. Les opportunités sont multiples. Il s’agit notamment de l’expansion pour les Big Four. Aussi, de la montée en puissance des acteurs locaux. Et de la création de services sur mesure pour la fintech et les PME. En misant sur la spécialisation sectorielle et les alliances public-privé, vous pouvez capter une partie de ce marché libéré.