La blockchain offre une solution innovante pour protéger les titres fonciers en Afrique, où les conflits de propriété restent fréquents. En enregistrant chaque transaction dans un registre infalsifiable, elle garantit la traçabilité et la transparence. Plusieurs pays francophones expérimentent déjà ce levier technologique pour lutter contre la fraude et l’incertitude juridique. Cet article présente quatre projets concrets de blockchain et titres fonciers au Rwanda, Ghana, Côte d’Ivoire et Nigeria. Vous y découvrirez comment cette technologie renforce la confiance et facilite l’accès au crédit.
1. Rwanda : pilier d’un registre foncier immuable

En 2023, le Rwanda a lancé un projet pilote de blockchain et titres fonciers avec la Banque mondiale et l’Agence foncière rwandaise. Chaque parcelle est enregistrée via un smart contract Ethereum, rendant toute modification ultérieure transparente et irréversible. Les agriculteurs pisent leurs limites de parcelle via GPS, puis soumettent leur titre à la plateforme blockchain. Ce système réduit de 60 % les litiges fonciers dans les zones rurales testées. Il sert de modèle pour d’autres pays francophones.
2. Ghana : démonstration publique et inclusion

La Ghana Land Commission a expérimenté la blockchain pour la délivrance de nouveaux titres fonciers en 2024. Un portail web permet aux propriétaires de visualiser et valider leur enregistrement. En associant blockchain et biométrie, l’administration garantit l’identité du demandeur. Ce service public dématérialisé a augmenté de 40 % la rapidité des enregistrements. Les petits exploitants, souvent exclus, accèdent désormais à un document reconnu par les banques pour obtenir des prêts.
A découvrir : Analyse prédictive RH en Afrique : anticiper le turnover
Côte d’Ivoire : pilote de titres fonciers décentralisé à Abidjan

En février 2024, le Ministère de la Construction en Côte d’Ivoire a lancé, en partenariat avec UN-Habitat et la Banque mondiale, un projet pilote d’enregistrement foncier sur Hyperledger Fabric à Yopougon, une commune périphérique d’Abidjan. Selon le rapport UN-Habitat, plus de 1 200 parcelles ont été immatriculées en blockchain d’ici fin 2024, chaque transaction étant horodatée et insensible à toute altération postérieure. Le système permet aux propriétaires de consulter en ligne un titre infalsifiable, accessible via une application mobile sécurisée, renforçant ainsi la transparence. Une étude interne du Ministère souligne une réduction de 45 % des litiges liés à la preuve de propriété dans la zone pilote. Ce succès a conduit le gouvernement à planifier une extension du registre blockchain à l’ensemble du département d’Abidjan pour 2025, dans le cadre du Programme National de Modernisation Foncière.
4. Nigeria : défis et perspectives nationales

Le Nigeria planche actuellement sur une loi pour codifier l’usage de la blockchain dans les titres fonciers. Plusieurs États pilotes (Lagos, Kaduna) collaborent avec des start-ups fintech pour créer un registre décentralisé. Les principaux défis restent la généralisation de l’accès Internet et la formation des fonctionnaires à la technologie. Des workshops menés par la NITDA (National Information Technology Development Agency) visent à développer les compétences locales. À terme, le pays espère réduire de 70 % la fraude et attirer des investissements immobiliers sécurisés.
Blockchain et titres fonciers : un fort potentiel
Les initiatives de blockchain et titres fonciers en Afrique montrent un fort potentiel pour sécuriser la propriété et stimuler le développement économique. Rwanda, Ghana, Côte d’Ivoire et Nigeria tracent la voie grâce à des solutions concrètes et reproductibles. Les DRH des administrations foncières devront accompagner ce changement par des formations ciblées et des partenariats publics-privé. En 2025, surveillez ces projets pour adapter vos stratégies juridiques et technologiques. La blockchain devient ainsi un pilier de la confiance et de l’inclusion en Afrique.